Perturbation luni-solaire |
CONTENU : Mis à jour 11
janvier 1999, revu sept 2011 I Rappels sur le problème à n corps Application de la loi fondamentale II Traitement de la perturbation d'un astre Potentiel associé à la perturbation |
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Afin
de bien cerner l'origine des perturbations créées sur une orbite, par la Lune
ou le Soleil, nous détaillons le calcul de ces forces perturbatrices en
revenant au principe de base de la mécanique.
Il
n'est pas question ici de traiter toutes les conséquences de ces perturbations
mais seulement de dégager le mode de calcul permettant leur introduction dans
les équations du mouvement.
I Rappels sur le problème des n corps :
Considérons
un véhicule M de masse m, en mouvement sous l'action d'un corps central la terre
et de 2 astres la Lune et le Soleil. Nous désirons tout naturellement
rapporter le mouvement à un repère R de directions stellaires et d'origine
le centre de la Terre. Un tel repère est par exemple le géocentrique
équatorial.
1°) Loi fondamentale de la
dynamique en axes galiléens
Cette
loi ne peut s'appliquer que dans un repère inertiel ( galiléen )
Problème: notre
repère R dont l'origine, la Terre, est soumise à l'attraction conjuguée
de la lune et du soleil, n'est pas galiléen
car cette origine a une accélération non nulle:
Us et UL
sont les unitaires pointant depuis la Terre le Soleil et la Lune et Ds,
Dl les distances du soleil et de la lune à la Terre à
l'instant du calcul.
Ces distances sont accessibles, si précision est souhaitée, par
l'intermédiaire des éphémérides, à demander au Bureau des Longitudes à Paris ou
grâce à des routines.
Le
principe de relativité de Einstein - Galilée indique que la parade à
cette difficulté consiste à rajouter aux forces réelles en jeu, les forces
dites d'inertie.
Ces
forces fictives se réduisent dans le cas où R est en translation par rapport à
un galiléen, aux forces d'inertie d'entraînement de l'origine du repère c'est à
dire de la Terre soumise aux attractions conjuguées du Soleil et de la Lune.
Il
faudra donc ajouter exactement le vecteur accélération de la Terre vérifiant :
aux
forces attractives extérieures réelles:
Finalement
en axes relatifs du repère R nous aurons l'accélération du véhicule donnée par
la relation ci-après, à utiliser telle quelle lorsque le véhicule est loin de
la Terre et avec des développements limités au voisinage de la Terre, ce que
nous montrons plus loin:
La
relation encadrée fait apparaître nettement 2 crochets représentant les
accélérations perturbatrices créées par les 2 astres au regard de
l'accélération considérée comme principale crée par l'attraction de la Terre.
II Traitement de la perturbation d'un astre.:
Restons
généraux avec p indice de l'astre (p = s ou p = l), la perturbation est :
A
cette encore accélération ou force ( par kg ), on associe une énergie
potentielle Up plus facile à traiter en tant que scalaire que les vecteurs,
lors de développements limités.
Revenant
aux définitions du potentiel et considérant que la variable est le rayon
vecteur et non le temps t, le lecteur établira l'expression de l'énergie
potentielle (au sens de la mécanique lagrangienne) grâce à la relation
différentielle :
2°) Application au calcul de la
force perturbatrice au voisinage de la Terre :
r
reste petit devant Dp ce qui nous permet un développement limité à l'ordre 2
par rapport à r/D. Le calcul donne, en faisant intervenir l'angle S entre les 2
directions véhicule et Soleil vus depuis la Terre:
Nous
rappelons que la force se calcule à partir du potentiel par le gradient (à
temps bloqué) c'est à dire uniquement par rapport à la position r(x, y,
z).
L'expression
cartésienne du potentiel découle des coordonnées x y z du véhicule et du calcul
de l'angle S par les relations
On
trouve ainsi l'expression de la perturbation utilisable dans une simulation
numérique au voisinage de la Terre, où a, b, g désignent les cosinus directeurs de la direction du Soleil vu depuis la
terre
3°) Ordre de grandeur de la
perturbation :
Plaçons
nous dans un cas simple, mais réaliste d'une orbite dans l'écliptique, le
soleil pointé par l'unitaire J.
Alors
a = 0, b = 1, g = 0.
CAS DU SOLEIL : ms = 13.27 1019 m3s-2 |
D = 1.5 1011 m |
Parcourons
les sommets de l'orbite et indiquons dans le tableau le niveau des
accélérations perturbatrices en m/s2 :
Périgée |
C (petit axe) |
Apogée |
D( (petit axe) |
Fx = - 2.6 10-6 Fy = 0 |
Fx = - 6.6 10-7 Fy = 8.4 10-7 |
Fx =1.68 10-6 Fy =0 |
Fx
= 6.6 10-7 Fy
= 8.4 10-7 |
Le
lecteur maintenant averti du mode de calcul de la perturbation, montrera que la
perturbation lunaire a des effets nettement plus importants.
Les
ouvrages spécialisés du CNES, en particulier traitent les conséquences de cette
perturbations dans le plus grand détail.
CAS DE LA LUNE : mL = 4.89 1011 m3s-2 |
DL = 3.84 108 m |
Supposant
la lune disposée sur l'axe x2 comme le soleil précédemment mais
naturellement plus près ( à environ 384000 km de la Terre) des calculs
analogues montrent qu'il faut multiplier les résultats par 2.2
Périgée |
C (petit axe) |
Apogée |
D( (petit axe) |
Fx = - 5.72 10-6 Fy = 0 |
Fx = - 1.45 10-6 Fy = 1.85 10-6 |
Fx =3.7 10-6 Fy =0 |
Fx
= 1.45 10-6 Fy
= 1.85 10-6 |
Guiziou Robert 1993 /rev 1998/sept
2011